Madame, Monsieur,
Nous vous écrivons afin de porter à votre connaissance une pratique qui consiste à vendre à des pilotes de ligne (ou d'hélicoptère) des blocs d'heures de vol sur avion ou hélicoptères multi-pilotes.
Il est scandaleux qu'un pilote doive payer de 30 à 80 000 euros pour voler 300 à 1200 heures sur un Airbus 320 ou Boeing 737 avec 150 personnes a bord.
En effet, toute personne achetant un billet de transport à une compagnie aérienne s'attend, à juste titre, à être confié à des pilotes professionnels employés et payés par la compagnie, c'est à dire avec un statut de travailleur rémunéré.
Il doit être rappelé qu'un pilote de ligne doit posséder au minimum une licence commerciale pour piloter un avion de ligne avion classé "multi-pilotes".
Cette pratique consistant à faire payer les équipages, connue sous le nom de "pay to fly" (p2f) soulève donc la question de la responsabilité effective du pilote qui paie pour voler. Dans le cas (normal) où le pilote est rémunéré, son salaire achète entre autre le fait qu'il assume la responsabilité du vol et sa sécurité. En renversant le sens du flux financier, la compagnie se place en position de fournisseur de service pour le pilote payant. Ceci amoindrit ou annule l'endossement de responsabilité par le pilote avec des conséquences implicites sur le niveau de sécurité du vol.
Une telle pratique est maintenant rendue impossible aux Etats-Unis d'Amérique par la FAA (l'agence Fédérale Américaine de l'Aviation) cependant des compagnies comme EagleJet (agence de "recrutement" basée en Floride) continuent d'envoyer contre financement des pilotes dans des compagnies opérant en Europe, telles que Astreus Airline, Wizzair, Strategic Airline, etc...
Ces compagnies prétextent que le pilote, en payant des blocs d'heures de vol, acquiert de l'expérience. Ceci n'est qu'une excuse scandaleuse pour diminuer leur coûts d'exploitation en soutirant de l'argent de ces copilotes, pourtant qualifiés JAR (Joint Airworthiness Requirements, licences européennes),
Pendant ce temps, des milliers de pilotes européens qualifiés ne trouvent pas d'emplois, en partie parce que certaines compagnies aériennes utilisent des pilotes qui les payent pour travailler. Vous pouvez deviner que si on tolère ce genre de pratique, les conditions de travail des pilotes continueront d'être tirées vers le bas, au risque de tuer la profession.
Dans l'intérêt des citoyens Européens, des passagers, et des pilotes qui sillonnent le ciel Européen, nous vous demandons d'émettre une proposition de loi afin d'endiguer la vente de blocs d'heures de vol aux pilotes par les compagnies et intermédiaires (dont la responsabilité en cas de crash est questionnable).
S'il s'avérait impossible de légiférer en Europe, nous vous demandons que les passagers soient au moins informés des compagnies pratiquant le "pay to fly" par le biais d'une liste officielle. Cette liste serait par exemple accessible sur internet et pourrait être disponible à la demande dans les agences de voyage.
En vous remerciant de l'attention que vous aurez accordé à cette requête, nous vous prions d'agréer, Madame, Monsieur, l'expression de nos salutations respectueuses.
Les pilotes professionnels avec le soutien du SNPL France ALPA
// Professional pilots with the SNPL France ALPA support
Il ne vous reste plus qu'à aller signer la pétition par ici :
Stop P2F // Interdiction de vente d'heures de vol aux pilotes de ligne
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